A quelques jours de Noël, il nous semble intéressant de présenter cette gravure, La Nativité, un sujet très inhabituel pour André Dauchez…
Il faut se rappeler sa formation de graveur, chez Gaston Rodriguez, puis chez Luc-Olivier Merson : pour apprendre le métier, on copie… On copie des tableaux, et la gravure de reproduction est encore le principal procédé d’illustration des livres et des journaux. Pendant quelques années, André Dauchez reproduit donc des tableaux, et n’expose que des gravures de reproduction.
Sur les conseils de son beau-frère Lucien Simon, André Dauchez s’initiera à la peinture au début des années 1890 et, en 1893, commencera à graver ses propres motifs. Heureuse décision, car la photographie se développe et commence à se substituer à la gravure comme procédé d’illustration !
En 1911, lorsqu’André Dauchez est nommé Chevalier de la Légion d’honneur, il écrit à son beau-frère : « Sans toi, bien certainement, je serais encore un pauvre graveur, bien obscur et bien misérable, ou, peut-être, j’aurais renoncé depuis longtemps à ce métier ingrat et insipide de reproducteur dans lequel tu m’as connu, pour mener je ne sais quelle existence où les années se seraient écoulées sans but, sans intérêt d’aucune sorte. »
Cette gravure, exposée au Salon des Artistes Français en 1892, est la reproduction d’un tableau de Bernardino Luini, La Nativité et l’Annonce aux bergers, conservé au musée du Louvre.
Bernardino de Schapis, dit Bernardino Luini (1480-1532), est un peintre de l’école lombarde, disciple de Léonard de Vinci. On trouve ses œuvres dans de nombreux musées à travers le monde (Naples, Florence, Paris Copenhague, Budapest, Boston, …), ainsi que dans des églises (Milan, Lugano, …), où il a réalisé des fresques importantes.
Plusieurs peintres français de la fin du XIXe l’ont apprécié : Puvis de Chavannes, Degas, Renoir… Cela, en plus de la proximité du Louvre, peut expliquer pourquoi ce tableau a inspiré André Dauchez.
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