Les expositions

1900, Exposition universelle de Paris

Ayant fait de ces pratiques artistiques son métier, André Dauchez doit en vivre. Plusieurs voies s’offrent à lui.

En 1903, il est choisi comme professeur de dessin à l’Académie de la Grande Chaumière, nouvelle école d’art privée créée par la Suissesse Martha Stettler. Il donnera aussi des cours de dessin ou de gravure à René Olivier (1874-1962), Louise Hervieu (1878-1954), Gérard Cochet (1888-1969), Paul Simon (1892-1979), les Américaines Maria Judson Strean (1865-1949), Elsie Whitmore Southwick (1881-1949 ou 1959) … Il est difficile aujourd’hui de retrouver beaucoup d’élèves : cette activité d’enseignement semble avoir été marginale.

C’est la vente d’œuvres qui fera vivre André Dauchez et sa famille. Dès l’âge de dix-sept ans, et jusqu’à sa mort, il est présent chaque année à de nombreuses expositions, en France et à l’étranger. Il participe ainsi à plusieurs Expositions universelles, et aux nombreux Salons et expositions des sociétés artistiques dont il est membre.

Il est régulièrement présent lors d’expositions regroupant plusieurs artistes, organisées par les grandes galeries d’art parisiennes (Georges Petit, Henri Graves, Jean Charpentier, …), ou par des associations (American association art of Paris, American Women’s club, Cercle international des arts, Touring Club de France, …).

S’ajoutent bien sûr des expositions individuelles.

En province, on le retrouve aussi dans diverses galeries pour des expositions personnelles, ainsi que dans les expositions collectives organisées par les Sociétés des Amis des Arts (Nantes, Brest, Strasbourg, Bordeaux, Limoges, Dijon, …) pour lesquelles il illustre les menus à plusieurs reprises, et d’autres sociétés régionales (Lyon, Saint-Etienne…).

« M. Dauchez, un des derniers venus, s’impose rapidement par la personnalité de son style large, accusant les plans et les masses avec une décision qui n’a pas besoin d’éclats de couleur pour retenir l’attention. »

— La Petite Gironde, 27 février 1902, Paul Berthelot (Exposition de la Société des Amis des Arts à Bordeaux)

« Voici plusieurs fois déjà que M. André Dauchez favorise l’Exposition des Amis des arts. L’année dernière, notre Musée y fit l’achat d’un beau paysage […]. »

— Le Phare de la Loire, 3 mars 1909, A. B. (Exposition de la Société des Amis des Arts à Nantes)

En 1926, lorsqu’est organisée la première exposition sur un paquebot transatlantique, le Paris, à destination de New York, Dauchez figure parmi les exposants.

« Le ‘Paris’ emporte vers New York la première exposition flottante – Cinquante tableaux accrochés dans la galerie du transatlantique Paris, accompagnant ses passagers dans leur voyage vers New York. Ils rendront visibles et rappelleront à tous yeux le charme du paysage français et affirmeront l’Idéal d’un pays qui, même en regardant vers l’Amérique ne croit pas à la pérennité des combinaisons financières. Cinquante paysages, œuvres de nos peintres, depuis le XVIIe siècle jusqu’à présent, non point tableaux fastueux, mais toiles discrètes à la mesure des appartements modernes, fragments de la France évoqués là, de la Provence à la Bretagne !

— Comoedia, 24 septembre 1926, René-Jean
1926, Le Paris, de la Compagnie générale transatlantique

En 1936, autre exposition innovante, il participe à la première exposition organisée à bord d’un train qui sillonne la France pendant plus de six mois, présentant des peintures, gravures, céramiques, sculptures, à des centaines de milliers de personnes, dans des centaines de villes.

Tout au long de sa carrière, Dauchez participe à de nombreuses expositions et tombolas caritatives, pour lesquelles il offre tableaux et eaux-fortes : pendant la première guerre mondiale, bien sûr, et les causes ne manquent pas (Le vêtement du prisonnier de guerre, L’enfant du soldat, Le Soldat dans la tranchée, Le soldat aveugle, Le soldat blessé ou malade, Les éprouvés de la guerre, …), puis pendant la seconde guerre mondiale, mais aussi en temps de paix, pour les artistes défavorisés, pour les veuves et orphelins de la mer, etc. On en retrouve la trace dans ses catalogues de peintures et de gravures, mais aussi dans des dizaines d’articles de journaux contemporains.

Quelques eaux-fortes offertes pour des tombolas :

A l’étranger, Dauchez participe tôt à des expositions collectives (Gand, 1895 ; Pittsburgh, 1899, 1900 ; Saint-Pétersbourg, 1901 ; Belgrade, 1901 ; Munich, 1901 ; Helsinki, 1901…). Par la suite, on le retrouve tous les ans -sauf les années de guerre- dans diverses expositions à travers toute l’Europe (Barcelone, Madrid, Rome, Venise, Londres, Stuttgart, Bergen, Riga, Budapest…), les Etats-Unis (New York, Chicago, Saint-Louis, San Francisco…), le Canada, mais aussi Buenos Aires, Bogota, Le Caire, Tokyo, Sydney, Melbourne, et parfois à des expositions personnelles (Bruxelles) …

A l’occasion de ces salons et expositions, André Dauchez bénéficie rapidement d’une reconnaissance internationale, obtenant de nombreuses médailles : Carnegie Institute de Pittsburgh (médaille de bronze en 1899, médaille d’or en 1900), Exposition universelle de Paris (médaille d’argent en 1900), Munich (médaille d’or de 2e classe en 1901), Budapest (médaille d’or en 1903), Barcelone (médaille de bronze en 1907) …

Dès 1898, il est choisi comme membre du jury de la Société Nationale des Beaux-Arts, et le sera régulièrement jusqu’à sa démission de cette société. En 1920, il est membre du jury du Carnegie Institute de Pittsburgh, et en 1937, du jury de l’Exposition universelle de Paris. Il sera aussi régulièrement juré pour des concours de Rome de l’Académie des Beaux-Arts, des concours d’architecture, des concours de dessin…

Comme de nombreux artistes reconnus à son époque, André Dauchez a bénéficié en France, tout au long de sa carrière, d’achats de peintures et de gravures, de la part de particuliers, bien sûr, mais aussi de la part de collectionneurs (Louis Meley, Loÿs Delteil…), de l’État, ou de divers musées municipaux.

La première œuvre d’André Dauchez acquise par l’État est Les brûleurs de goémon, toile de 1898, médaille d’argent à l’Exposition universelle de Paris en 1900. Les achats de l’État étaient destinés principalement au musée du Luxembourg, vitrine des beaux-arts contemporains de la France.

« Un homme plus qu’ennuyé est M. Léonce Bénédite, le conservateur zélé et érudit du musée du Luxembourg qui, par suite de l’exiguïté des locaux dont il dispose, est obligé au moins une fois l’an de fermer sa galerie durant une ou plusieurs semaines pour y opérer des remaniements. […] »

— La Presse, 9 avril 1901
Les yachts, 1905, huile sur toile

Les œuvres du musée du Luxembourg pouvaient être ressorties pour les « grandes occasions » :

« L’hôtel de notre ambassade à Londres, à l’occasion des fêtes du couronnement d’Edouard VII, complètera sa décoration par quelques peintures envoyées par le Garde-Meuble : Préparatifs de fête de Luigi Loir, Reliquaire de Desgoffe, l’Automneà Moret de Guillemet, Soir de neige en Champagne de Guéry, Aix-en-Provence de Gagliardini, et Baignade de Dauchez. »

— Le Temps, 11 juin 1902

Les collections du musée du Luxembourg ont depuis été transférées au musée d’Orsay et au Fonds National d’Art Contemporain. Certaines œuvres ont parfois été confiées à des musées en région, les musées municipaux, devenus « musées des beaux-arts » ; d’autres ont aussi été mises en dépôt dans diverses institutions, des ministères, des collectivités locales.

Lors d’expositions en France ou à l’étranger, de riches collectionneurs lui ont acheté des œuvres (l’Italien Sommaruga, les Japonais Matsukata, Ishibashi, …), ainsi que des musées (Philadelphie, Pittsburg, Bergen, Helsinki, Bucarest, Budapest, Buenos Aires, …). Le Roi d’Italie a lui-même acheté une huile sur toile (Troupeau, 1900), et sa mère, quelques gravures.

Les achats publics (Etat, collectivités, musées) ont depuis été complétés par des dons, des legs et de nouvelles acquisitions. On retrouve donc aujourd’hui des œuvres d’André Dauchez dans de nombreux musées, en France comme à l’étranger.

Grève sous les branches, 1924, eau-forte
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