Les amis artistes

En 1890, Jeanne, sœur aînée d’André, épouse Lucien Simon (1861-1945). André et Lucien sont beaux-frères, mais aussi liés par une amitié forte.

Lucien Simon par André Dauchez, aquarelle

Ce mariage permet aussi à André Dauchez de faire la connaissance de jeunes artistes peintres, amis de Simon, parmi lesquels George Desvallières (1861-1950), rencontré au service militaire, Emile-René Ménard (1862-1930), Charles Cottet (1863-1925), Jacques-Emile Blanche (1861-1942), René-Xavier Prinet (1861-1946), …

Quelques-uns d’entre eux seront regroupés sous l’appellation « Bande noire » par la critique autour de 1900 parce qu’ils rejettent l’impressionnisme, et aiment les teintes sombres… mais leurs styles sont très différents, et il ne s’agit pas d’un groupe officiellement constitué. Parmi les peintres de la Bande noire, on cite généralement Cottet, Dauchez, Ménard, Prinet, Simon ; d’autres noms sont parfois associés : Aman-Jean, Blanche, Desvallières, Maurice Denis, Zuloaga…

Groupe d’amis, par L. Simon, huile sur toile, Musée du Petit Palais, Paris
De g. à d. : André Dauchez, Edouard Saglio, Charles Cottet, André Saglio, René Ménard

D’autres peintres et graveurs deviendront par la suite des amis d’André et Marie-Thérèse Dauchez : Henri Le Sidaner (1862-1939), Edouard Saglio (1868-1940) et André Saglio (dit Dresa, 1869-1929), Edmond Aman-Jean (1858-1936), Raoul Ulmann (1867-1932), Charles Jouas (1866-1942), Camille Schlumberger (1864-1958), Jean-Gabriel Goulinat (1883-1972), Guy Arnoux (1886-1951), …

Plusieurs de ces artistes se retrouvent régulièrement chez les Dauchez dans l’atelier de la rue Saint-Guillaume, ou en Bretagne. Les Dauchez séjournent aussi parfois chez certains d’entre eux, comme à Varengeville chez Ménard, à Ribeauvillé chez Schlumberger, à Cayeux chez Jouas… Ces peintres sont donc beaucoup plus que de simples confrères, ils sont devenus de véritables amis, nouant parfois des liens familiaux entre eux. De styles très différents les uns des autres, ils se retrouvent dans une même culture et des valeurs fortes.

Pour en savoir plus sur ces artistes, amis d’André Dauchez, nous vous invitons à consulter les sites dédiés :

Lucien Simon

René-Xavier Prinet

George Desvallières

Henri Le Sidaner

Maurice Denis

Guy Arnoux

Les Dauchez ont aussi des amis qui ne sont pas peintres ou graveurs !

Citons par exemple André Chevrillon (1864-1957), écrivain, membre de l’Académie Française qui lui aussi est amoureux de la Bretagne et navigateur. André Dauchez illustre La mer dans les bois en 1928, extraits de son livre La Bretagne d’hier.

L’imprimeur de ce livre, Marcel Bar, est aussi depuis plusieurs années, un ami d’André Dauchez : ils ont l’habitude de travailler ensemble avec la Société de Saint-Eloy, ils aiment tous deux la Bretagne et la navigation. En 1922, ils font ensemble une croisière vers la Rochelle sur le bateau de Bar, et André Dauchez écrit à sa femme :

« Bar est le plus excellent des hommes. Il m’a prêté vareuse, chemise de nuit, oubliées comme tu sais dans la précipitation du départ. »

En 1928, André Dauchez dédicace à Marcel Bar un exemplaire de La mer dans les bois :

« Mon cher ami, voici un livre que je n’aurais jamais fait sans vous. J’ignorais tout de ce qu’il faut savoir pour entreprendre pareil ouvrage. Vous m’avez tout appris, m’aidant de votre expérience d’imprimeur et de bibliophile, m’encourageant surtout de votre amitié. Connaissant et aimant comme moi cette région de Bretagne dont j’ai tenté de rendre l’extraordinaire beauté, vous avez compris et soutenu mon effort, André Dauchez. »

Jacques de Thézac (1862-1936) est yachtman, ethnologue, photographe, philanthrope. Originaire de Saintes où il a appris la navigation, il épouse une Bretonne en 1888 et s’installe à Sainte-Marine. En 1899 il crée l’Almanach du marin breton, puis fonde les Abris du marin l’année suivante. La rencontre de Thézac avec Dauchez est évidente, ils deviennent amis et se voient régulièrement en Bretagne. En 1923, André Dauchez écrit dans une lettre à sa fille :

« Nous sommes la proie de Thézac, devant qui nous sommes mouillés. Cet excellent homme nous a retenus hier pendant deux heures dans son bateau, et ce matin pendant presque aussi longtemps pour nous initier aux délices de la téléphonie sans fil, concerts de Radiola, Tour Eiffel, etc… mais pannes sur pannes. Nous n’avons rien entendu. »

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