« M. André Dauchez est aujourd’hui, lui aussi, un maître paysagiste. La largeur décorative du dessin, le sûr établissement des plans, la justesse des perspectives, une remarquable science de composition, et un sentiment très vif de l’harmonie, il a toutes ces qualités qui font le style. »
— Edouard Sarradin, 30 mars 1902, Journal des débats politiques et littéraires
« André Dauchez est incontestablement parmi les artistes qui ont donné de la Bretagne, l’image la plus vraie et la plus saisissante. Il a été et reste un des magiciens de l’impressionnisme.
Après avoir, en de nombreuses toiles, comme capté la lumière, et semé à profusion les plus magiques couleurs, voici qu’il nous convie, aujourd’hui, à nous arrêter devant des eaux-fortes dans lesquelles nous retrouvons encore la Bretagne.
Ici, comme dans toute son œuvre, pas de gestes compliqués, jamais d’effort, de peine et de fatigue, mais l’instinct servi par un savoir qui se cache, la spontanéité, le rythme.
Des influences ? N’en cherchons pas chez cet indépendant. Peut-être de ci, de là, Manet, Renoir, mais peu. Des points d’appui, plutôt.
Dauchez, ici, reste lui, bien lui, et y apporte la marque de sa forte personnalité.
Grèves sans fin, grands pins dont les têtes se courbent, forêts de mâtures qui dansent sans répit à la cadence du vent soufflant du large, maisons blotties à l’abri du rivage, petits ports finistériens, côtes travaillées comme une dentelle : autant d’images qui resteront gravées dans notre imagination.
Dauchez nous émeut parce que sincère et naturel ; il est le type le plus sain de l’artiste français. »
— V. Pécot, 3 avril 1917, Le Phare de la Loire
« A la Galerie Georges Petit on nous donne la joie de pouvoir rendre hommage à l’un des plus beaux paysagistes de notre temps, André Dauchez.
Qui n’a goûté avec lui le grand calme des espaces, le sentiment austère et cependant vivifiant des landes et des estuaires bretons ? Qui n’a apprécié la fermeté de son dessin, la noblesse dans le choix des motifs, en un mot la parfaite probité d’art de toute son œuvre ?
Dans des harmonies sévères et cependant très fortes grâce à la belle entente des valeurs, M. André Dauchez, sans se préoccuper des modes ni des formules, a poursuivi son œuvre en véritables dignité et modestie. Cette exposition sera une juste récompense de sa carrière. »
— Arsène Alexandre, 13 mars 1926, Le Figaro
« En somme, ce maître est la tradition classique. Classique, il l’est, par son esprit d’ordre et de synthèse, par les accords justes et la spacieuse tranquillité de ses compositions. Il a cette qualité rare, à notre époque, qui s’appelle le style.
Son émotion devant la nature solitaire est du même ordre que celle d’un Ruysdaël. Il prête la même attention à la vie et au langage secrets de la campagne. Il en a la même habitude, acquise en de longs tête-à-tête avec les choses du ciel et de la terre. »
— André Chevrillon, de l’Académie Française, 1928
« Votre vie d’artiste, de peintre, de graveur, est toute droite, consacrée toute entière, à peindre, à graver, à célébrer votre pays d’adoption ; vous vivez, autant que vous pouvez près de la mer, sur la mer ; vous aimez et comprenez la grandeur, la sévérité du pays breton, des landes arides et des pins tourmentés ; vous les traduisez avec le pinceau et le burin avec autant d’amour que de hardiesse.
Puis, lorsque vous revenez dans le Paris orageux vous savez, tout en travaillant, peignant ou gravant, vous occuper de vos confrères de tous les arts, de ceux qui, le plus souvent, souffrent et peinent en poursuivant leurs tâches et leurs rêves.
Ainsi vous réunissez courageusement en vous ces divers personnages : c’est cette constance dans l’inclination, cette sincérité dans l’expression, cette sûreté de caractère qui vous ont assuré notre unanime sympathie. »
— Allocution d’Emmanuel Pontremoli, Président de l’Académie des Beaux-Arts, lors de la réception d’André Dauchez le 25 juin 1938
« Dauchez, qui comprenait toutes les audaces en art, à la condition qu’elles fussent sincères et appuyées sur des bases solides, n’avait rien de révolutionnaire. En un temps où l’on découvre un génie à la petite semaine « qui renouvelle tout », jusqu’au jour où, la publicité ne jouant plus, on classe ce génie dans le secteur des laissés-pour-compte, Dauchez ne s’est jamais demandé si ce qu’il produisait plairait ou ne plairait pas, se vendrait ou ne se vendrait pas.
Pour lui, dessiner, peindre, graver, était une nécessité aussi impérieuse que respirer. Son tempérament en faisait un continuateur de la grande tradition classique et il n’a jamais rien fait pour accentuer cette tendance ou lutter contre elle. Aussi bien, en peignant « comme tout le monde », eut-il le singulier mérite de ne ressembler à personne. Ce n’est pas en la cherchant qu’on trouve une vraie personnalité. »
— J.-G. Goulinat, 1949, rétrospective André Dauchez du SNI