Après quelques séjours en location à Bénodet, Fernand Dauchez y achète en 1893 la villa de Kergaït, sur l’anse de Penfoul. La famille, conquise par la région, s’y rend chaque été, découvrant les charmes des bains de mer, de la pêche à pied ou de la navigation.

En effet, Fernand Dauchez achètera plusieurs petites embarcations, et trois bateaux (le Narval, l’A Dieu Vat et le San Fernando), avec lesquels les Dauchez font des promenades, mais aussi des croisières, et participent avec succès à de nombreuses régates, de Saint-Nazaire à Brest. Pour André, la voile devient une passion qui ne le quittera pas.

Fernand fait aménager à Kergaït un atelier de peintre, où travailleront Lucien Simon et André Dauchez. L’un comme l’autre trouveront désormais en Bretagne la plupart de leurs motifs, chacun développant un style personnel : scènes humaines (bals, pardons, marchés…) pour le premier, paysages (rivières, pins, landes, maisons de pêcheurs…) pour le second. En 1893, André Dauchez réalise sa première gravure originale d’inspiration bretonne. Dès la fin des années 1890, les deux beaux-frères sont identifiés comme « peintres de la Bretagne ».

En 1901, Lucien Simon achète le Sémaphore désaffecté de Sainte-Marine, de l’autre côté de l’embouchure de l’Odet, qu’il fait restaurer et agrandir.

En 1903, lors d’une balade à bicyclette, André et Marie-Thérèse Dauchez s’arrêtent sur une dune de Loctudy et tombent sous le charme de l’endroit. C’est à côté du hameau de pêcheurs de la Palue du Cosquer. Ils y achètent un bout de dune, et y font construire une petite maison.

En 1907, ils achètent une deuxième parcelle, et font agrandir la maison, y installant aussi un atelier pour André. Le terrain sera encore agrandi par l’achat d’autres parcelles, jusqu’en 1927 ; les Dauchez passeront chaque année plusieurs mois en Bretagne, jusqu’en 1939.

« Charles Cottet, Lucien Simon et Dauchez sont les peintres attitrés de la Bretagne. Ils en figurent les aspects, les costumes et les types avec des tempéraments très divers, et leur vision à tous trois est en même temps très diverse, très sincère et très personnelle. […] Dauchez, avec une fidélité qui ne lui interdit pas de choisir, et qui compose avec un goût infini les éléments que lui fournit la nature, est le peintre d’une Bretagne tragique où le Breton ne figure jamais. Sa couleur est sévère comme l’est en Bretagne la nature. »

— Thibault-Sisson, 4 mars 1917, Le Temps